Je pense qu'on peut dire que c'est devenu une tradition. Ce week-end de février où, bon an mal an, le mercure descend toujours trop bas, où on s'en va se bourrer la face de Caribou pis de queue de castor, où on va se questionner sur le pourquoi traîner son maillot de bain dans un parc, où se promènent 100 000 personnes emmitouflées jusqu'au cou, pour aller faire trempette dans un trou d'eau brûlant.
Comme chaque fois, on va se prendre pour des artistes de la neige et on va tenter d'aboutir à quelque chose avec notre bloc blanc et nos instruments de fortune. Heureusement qu'il y aura les encouragements des uns pour contrer le découragement de certains. Pis c'est dans des éclats de rire devant notre pas-de-talent que nous saluerons le boulot exceptionnel de ces Dieux de l'éphémère glacé.
Il y en aura toujours une qui me suppliera d'aller attendre 45 minutes pour faire un tour de grande roue ou pour aller se brasser le péteux pendant 22 secondes dans une glissade de glace. Même si ça l'air vraiment cool, non nous n'irons pas pêcher de la truite (pour faire quoi avec la bestiole après?). Peu importe, on répondra à vos supplications (merci au caribou pour tes capacités à nous réchauffer).
P.S. Si vous avez des recettes de truite, je suis preneuse.
S'en suivra une soirée bien arrosée dont on ne conserve à peu près pas de souvenirs tangibles (une pile de cellulaire, ça pète au frette... Too bad pour les photos), mais avec plein plein plein d'images mentales de tous ces regards illuminés devant ces chars allégoriques. On n'oubliera pas de sitôt cet atmosphère trop chaleureuse qui régnait rue Grande-Allée.
C'est avec des cernes sous le menton, la bouche pâteuse, les coups de marteau dans le coco qu'on se sortira du lit le lendemain. Faut dire que les cris et les supplications de nos skieuses du dimanche pour qu'on ouvre les yeux et qu'on enfile nos bottes au PC ont contribué à la chose. (Note à moi-même : la prochaine fois, laisser nos skieuses du dimanche dans notre patelin nous permettra de cuver notre vin jusqu'à midi.)
Une fois les bottes aux pieds, la vie était moins pénible (l'Advil aidant j'imagine). C'est à ce moment que la motivation d'Erik Guay et/ou d'Alexandre Bilodeau nous a frappé de plein fouet. Et nous voilà, au haut du mont Sainte-Anne, béats d'admiration devant tant de beauté qui se dresse devant nous. Nous étions tellement excités qu'on a oublié que nous n'avions pas les mollets d'Erik Guay pas plus que ceux d'Alexandre Bilodeau. On est jeudi et je m'en souviens encore....
Ne soyez pas surpris. Je prédis, je vois dans ma grosse boule de cristal que Québec accueillera encore ma smala en février 2015. Il y a de ces classiques qui, malgré ses imperfections, amènent leur lot de bonheur.
Ainsi va la vie.