Il neige/pleut/grésile/pleut-verglace à plein ciel.
Le matin, il fait - 10. À 14 h, le mercure indique 6 degrés. On part au boulot en Kanuk/bottes Sorel. On revient avec imperméable et bottes d'eau.
Il y a une épidémie de lumières colorées qui poussent dans les arbres de partout en Occident.
Dans tous les centres commerciaux qui se respectent, on retrouve un gros barbu qui promet mer et monde (avec piles et plastique) aux enfants.
Le Publi-Sac déborde de super aubaines. Home Alone, Love Actually et Miracle sur la 34e Rue trouveront assurément place dans les grilles-horaire des télévisions. Pis, on entend au moins une fois par jour 23 décembreà la radio.
C'est bel et bien décembre qui arrive à pleine porte avec toutes les obligations que ce mois amène avec lui.
Pis cette année, j'ai envie de faire un gros ménage dans toutes ces obligations/traditions. Je sors mon plumeau et envoie au poubelle le surplus inutile que l'on s'impose.
Alors, pas de décorations extérieures. Tant pis pour l'homogénéité du décor de la rue. Ça coûte un bras pis j'ai zéro envie d'aller gosser après ça dehors à la pluie/neige/grésil/pluie-verglaçante et de recommencer en janvier à -30.
Tout comme l'idée d'aller attendre des heures en file au centre commercial pour mettre mon bébé sur les genoux d'un mauvais clone du père Noël pendant 33 secondes où, à coup sûr, fillette pleurera de peur et d'épouvante. Je trouve pas ça charmant pour deux cennes. Alors, tant pis pour la traditionnelle photo en pleurs de bébé dans l'album souvenir de Noël 2012.
Je pense aussi à abandonner l'idée d'envoyer des cartes de souhait avec de jolies photos de famille (où j'aurai les yeux fermés anyway) à tout mon carnet de téléphone. Je vais remplacer ça par une publication sur Facebook tiens.
D'habitude, j'offre une boîtes de friandises/biscuits/cochonneries aux membres de ma famille. Pour ça, je passe trop de soirées entre mon batteur sur socle et mon fourneau à angoisser et à être déçue du résultat final. S'ils en veulent du sucre à la crème, ils auront juste à s'en faire! Je déconne et j'exagère, j'ai toujours aimé popoter ces boîtes de douceurs sauf que cette année, ça n'entre juste pas dans l'horaire.
Je ne me casserai pas la tête à offrir des cadeaux aux profs, au brigadier, à l'éducatrice, au chauffeur d'autobus, à la femme de ménage, à la coiffeuse, à l'esthéticienne, à la serveuse du resto. Ça suffit! Oui, je sais, vous vous occupez de mes enfants, que vous en faites des adultes responsables, épanouis et heureux et vraiment, je vous en suis reconnaissante et je vous dis merci pour ça. Merci pour le poil en moins sur mes jambes. Merci pour la craque blanche que je n'ai pas sur le coco. Merci pour ces bons plats chauds apportés à ma table. Merci pour ces planchers lavés, mais cette année, je ne peux pas faire plus. Ceci dit, l'homme me relit par dessus l'épaule et me dit que j'ai l'air gratteuse. Ce n'est pas le cas. J'ai juste envie de me distancier de cette obligation d'offrir à tous ceux qui croisent notre quotidien.
J'ai l'air du Schtroumfs grognon de même, mais un moment donné, faut revoir ses priorités. Pas envie d'aller frapper à la porte de mon doc le 4 janvier en disant : "Je suis crevée. J'ai besoin de congés!" Pas le goût d'aller voir un syndic pour déposer le bilan au retour des vacances.
Malheureusement, mais ma vie n'est pas un numéro de décembre de Coup de pouce. C'est irréaliste et complètement débile de penser rendre notre intérieur aussi hot qu'un numéro de DécorMag. C'est illusoire de croire que nous sommes tous capables de recevoir comme on le propose trop souvent dans Ricardo.
Cette année, je privilégie trois trucs, point. Tant pis pour le reste. Je veux faire des choses que j'ai envie/le temps de faire. Des choses qui, j'espère, marqueront le temps dans les souvenirs de mes héritières. Qui feront en sorte qu'ils se souviendront de leur Noël d'année en année. Des actions qui inculqueront des valeurs d'entraide, de partage et de gratitude chez elles. Des histoires qui stimuleront leur imaginaire.
Pas des choses pour engrosser inutilement mon album de photos. Qui m'amènera à la faillite. Qui nous feront perdre un temps précieux.
1. Virgule!
Virgule, c'est le lutin que nous avons capturé la semaine dernière. Il s'est sauvé du Pôle Nord parce que trop paresseux pour travailler à la fabrication des jouets de l'atelier du père Noël. Quand les humains sont près, il est immobile, mais dès que nous allons nous coucher, oh! boy que ça se gâte! Hier, on l'a retrouvé dans le sapin. Insatisfait de notre décoration, il a fait la sienne en mettant des fruits et des légumes en tissu de Sam un peu partout dans l'arbre! L'autre jour, il s'est amusé à mettre des bobettes sur la tête des bébés et des toutous de Sam, ce qui l'a fait rire aux éclats!
Temps investi : quelques minutes par soir
Plaisir : assuré
Objectif : stimuler l'imaginaire des loulous, créer de l'amusement tous les jours de décembre, fabrication de souvenirs en quantité.
Coût : 0 $
2. RAK
J'en ai déjà parlé à quelques reprises sur le blogue ici et ici. L'idée est que, plutôt que d'engouffrer un chocolat cheap d'un calendrier de l'Avent chaque jour de décembre, on fait une bonne action gratuite et anonyme toutes les fois où le soleil se lève. Je pense que pour inculquer quelques valeurs aux kids, c'est popire winner mon affaire.
Temps investi : quelques minutes par soir
Plaisir : assuré
Objectif : faire plaisir, créer de l'amusement tous les jours de décembre, fabrication de souvenirs en quantité et apprentissage de la vie.
Coût : 0 $ à quelques dollars selon les actions.
3. Bas de Noël
Chaque 24 décembre, les filles (et même l'ado qui est très capable de ronfler jusqu'à 11 h), débarquent aux aurores dans notre lit en hurlant : "C'est l'heure des bas de Noël!". Là, je ferai l'innocente : "Hein? Des bas de Noël? Quels bas de Noël?" Puis, Filou ne me croira pas (pour une fois!) et me suppliera à genoux : "Allez maman! Donne-nous nos bas!!".
Les bas de Noël, c'est magique. C'est facile à faire et j'adore remplir ces gros chaussons de plein de surprises/gadgets que personne ne s'offre habituellement. Pis je les aime mes bas. Achetés en liquidation au Maxi pour 2 piastres chaque, j'y ai cousu un morceau de chacun des doudous de mes enfants, de l'homme et même de la mienne (c'est ça les carreaux dans le haut qui peuvent sembler un peu hirsutes ). Quand j'offre mes bas de Noël, c'est comme le symbole de notre unité familiale, du beau noyau que nous avons réussi à créer malgré les épreuves. Pendant cette heure où on déballe les bas, dans mon lit, ma famille est comme ces petits carrés : soudée, collée, serrée. J'aime.
Temps investi : quelques heures
Plaisir : assuré
Objectif : créer une petite tradition familiale qui ouvre la voie aux plus grandes festivités qui suivront au cours des prochaines heures. Prendre une petite heure relax dans le lit avant d'embarquer dans le tourbillon du réveillon/souper de Noël/brunch du lendemain de Noël/Boxing Day.
Coût : Environ 20 $ par bas.
Et vous, quelles sont les traditions que vous privilégierez cette année? Trouvez-vous qu'on s'en met trop sur les épaules?