Mon histoire d'amour avec les sushis a commencé de façon tout de même assez étrange.
Dans mon autre vie, je levais le nez sur tout ce qui nageait ou qui s'approchait un tantinet de l'océan. "Ça pue!", me contentais-je de dire, avec dédain, il va de soi.
Sérieux, ça ne me rentrait pas dans le coco que des gens pouvaient se délecter devant des crevettes ou du saumon. Wou-ach-eeee!
Un jour, l'amoureux de l'époque est parti au pays du Soleil levant pour le boulot. À son retour, il m'a dit : "J'ai mangé la meilleure chose au monde au Japon. Tu dois absolument goûter aux sushis. C'est délicieux!"
Vous comprendrez que j'avais zéro envie d'ingurgiter du poisson cru alors que la seule vue d'un homard se baignant dans un aquarium à l'épicerie me donnait la nausée. "Tu peux toujours rêver", lui avais-je répondu.
On était en 2000. Les sushis n'étaient pas tellement à la mode. Dans mon coin de pays, un seul resto en servait alors qu'aujourd'hui, il y en a tous les coins de rue.
C'est donc à reculons que je me suis pliée aux supplications de l'homme. Au pire, je mangerai du riz et de la salade (et je m'occuperai de vider la bouteille de vin pour oublier ce souper désastreux), me disais-je.
Le chef a placé une assiette de makis devant nous. Mon partner m'a donné toutes les instructions nécessaires : du maniement des baguettes jusqu'à comment avaler la chose.
J'ai commencé par quelque chose de simple, question de m'habituer à la patente. Un simple hosomaki à l'avocat. J'ai trempé le sushi dans la sauce soya et, tant bien que mal -avec mon pas-de-talent-aux-baguettes-, j'ai envoyé la bouchée dans mon gorgoton.
J'ai trouvé ça bon. Popire bon même. Assez pour tenter un maki californien (goberge, fromage à la crème et avocat). Surprise : je n'ai pas vomi!
Ce soir-là, j'ai découvert que le poisson cru était plus doux, moins goûteux, en tout cas, moins odorant que le poisson cuit.
Depuis, je me suis laissée séduire par les sushis. J'ai mis mes préjugés de côté et des sushis, j'en ai mangés à la tonne. Assez pour en faire l'un de mes mets préférés. Avec le temps, je suis même devenue une fan finie des tartares de saumon.
Qui aurait cru la chose possible? Pas ma mère en tout cas (qui a passé les 22 premières années de ma vie à tenter de me faire manger du poisson!)!!
Dans cette recette, vous verrez, le mélange gingembre-soya donne vraiment l'impression de manger une pleine poignée de sushis. Vous aimerez!
Ingrédients :
- Un bon filet de saumon très frais (qui devrait vous donner environ 2 tasses de saumon coupé en petits cubes)
- Le jus d'un demi citron
- 1 c. à thé de zeste de citron
- Quelques gouttes de sauce Tabasco
- 1 c. à thé de gingembre émincé
- 1 petite gousse d'ail émincé
- 2 c. à soupe d'oignon rouge coupé en très petits cubes
- 1 c. à soupe de sauce soya
- 2 c. à soupe de mayonnaise
- Sel et poivre
Étapes :
1. Couper le saumon en petits morceaux. Débarrassez-vous du gras ou des parties moins belles. Ajouter tous les autres ingrédients et bien mélanger. Laisser reposer quelques minutes pour que les saveurs se mélangent bien.
2. Servir avec des croûtons de pain (un peu d'huile d'olive mélangée à de l'ail, du sel et du poivre mis sur des morceaux de pain baguette et passés au four, à 400 F. quelques minutes).