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Mon grand-père est mort quelque part quand j'étais en secondaire 1. Quand ma maman m'a appris la nouvelle, il faisait beau le printemps dehors. Comme chaque fois que nous allions lever un verre à sa santé.
On dirait qu'il avait le don d'attirer le soleil quand c'était jour de fête. Même s'il ne pouvait plus mettre ses bas seul, faire deux pas sans sa marchette, qu'il était incapable de porter une cuillère à sa bouche ou de faire la différence entre mes deux tantes, il était le meilleur pour s'assurer qu'il fasse beau quand on lui servait un gâteau rempli de bougies qu'il peinait à éteindre d'un seul coup. Tant pis pour le souhait gratis.
On n'allait pas souvent visiter mon grand-père dans son CHSLD. En fait, il nous était très difficile de le rejoindre dans son lointain, très lointain village d'Alzheimer. Ne jugez pas, mais c'était difficile pour tout le monde ces dimanches après-midis. Les plus petits ne comprenaient pas pourquoi grand-papa ne se souvenait plus de leur nom. Les plus grands étaient inconsolables de voir le patriarche s'éloigner autant de la réalité.
On sortait de là assurément avec un moton dans le dalot, les idées embrouillées, plein de culpabilité dans le sac à dos ne-pas-avoir-pleinement-profité-de-lui-quand-c'était-le-temps, full frustrés que la médecine moderne ne puisse rien pour lui. Faque on n'y allait pas souvent, disais-je.
Mais au début de l'été, quand c'était le temps de célébrer son anniversaire, on réservait une salle du CHSLD pis toute la famille débarquait pour souligner l'évènement. Tous les oncles arrivaient avec un baril de Kentucky (on disait Kentucky dans le temps!) pis on croquait à pleines dents dans le poulet pané pis on sauçait allègrement nos frites dans la sauce entre cousins. Ça rendait la visite moins douloureuse pour tout le monde. Le moton dans le dalot était moins gros et la frustration moins grande.
La fête de mon grand-père est devenue notre rituel Kentucky annuel. On n'en mangeait que cette journée-là. Du haut de mes 8 ou 9 ans, quand ton échelle de priorité diffère un tantinet de celle des adultes, ben j'avais pas mal plus hâte de manger du poulet PFK pour dîner qu'autre chose. ;-)
Un jour, on a mis mon grand-père dans une boîte dans un trou de terre. On lui a dit salut pour une dernière fois... et je n'ai jamais plus mangé de PFK. Comme dans jamais, jamais, jamais.
La semaine passée, près de 25 ans après la mort de mon grand-père, PFK m'a offert de goûter à leur nouveau poulet sucré et piquant(dispo jusqu'au 23 novembre). Je vous avoue qu'en lisant le courriel, je me suis sentie projetée en arrière d'un quart de siècle. Pis j'ai eu une envie folle de recréer un moment magique avec ma gang.
On a ramassé un baril de poulet, leur fameuse sauce, une salade de macaroni et une autre de choux, plein de frites. J'ai fait un tour au dépanneur qui vend plein de sortes de bières. J'en ai ramassé quelques-unes parfaites pour notre menu. On s'est fait un souper rempli de joie. Pis j'ai raconté l'histoire de mon grand-père.
Au même moment, j'ai regardé dehors. Il y avait un beau rayon de soleil qui pointait sur le balcon.
Salut grand-papa!
Salut grand-papa!
« Divulgation : je participe à la campagne Un souper à la maison sur le poulet sucré et piquant de PFK , orchestré par Mom Central Canada et les marques YUM, et j’en retire des avantages. Les opinions exprimées sur ce blogue sont les miennes. »